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Le Pont de San Luis Rey
d’après Thornton Wilder

D’un roman magnifique, Irina Brook trace avec humour et sensibilité le portrait de six personnages hauts en couleur.
Un très grand et beau moment de théâtre !
Choquée, bouleversée par les catastrophes qui, à intervalle régulier, marquent l’actualité (par exemple la récente catastrophe aérienne de Charm-el-Cheik), Irina Brook veut, dans son nouveau spectacle, aborder la question du destin. Comme dans d’autres mises en scène, à partir de situations précises, elle entend toucher une dimension beaucoup plus vaste (“universelle”, si le mot n’était pas galvaudé !), n’excluant pas l’humour…
Pourquoi telle personne est-elle frappée plutôt qu’une autre ? Existe-t-il une “logique” à propos des accidents ? Obnubilée par ces questions, elle s’est alors souvenue d’un roman qui avait marqué son adolescence : « Le Pont de San Luis Rey » de Thornton Wilder, un classique mythique de la littérature anglophone (Mary McGuckian vient d’en tourner une adaptation cinématographique avec Robert De Niro et Harvey Keitel).
Dans ce livre, elle a retrouvé les thèmes qui la hantaient. L’action se déroule au début du XVIIIe siècle au Pérou : un pont qui faisait l’admiration de tous s’effondre soudain, entraînant cinq personnes dans l’abîme. Dans un premier temps, un missionnaire va chercher dans les faits et les vies de ces gens une “logique divine”. Mais en vain. Alors s’ouvre un champ extraordinaire, riche de réflexions et de résonances. Les victimes avaient-elles des liens entre elles ? Avaient-elles des raisons précises de se trouver là, juste au moment de l’accident ? Quelque chose d’essentiel, qui gouvernerait nos vies et nos disparitions, ne nous échapperait-il pas sans cesse ? Thornton Wilder traite ces thèmes avec une rare sensibilité.
Nous est ainsi livrée, sur le ton de la chronique, la biographie de ces cinq personnages. Avec une actrice, la Périchole, comme fil conducteur, on croise une Marquise excentrique, des jumeaux taciturnes et orphelins, un Pygmalion aussi exigeant que truculent. On suit leurs aventures, on partage leurs passions car chacun a de bonnes raisons d’être attachant et voilà qu’en plein élan du récit et de leur vie, ils empruntent le pont et c’est la chute.
« Pour moi, explique Irina Brook, quelque chose dans ce texte est très proche de « Une Bête sur la lune » (qui lui valut des brassées de lauriers et de Molières). L’écriture est très fine, poétique, sans lourdeur, pour raconter l’étrangeté de la tragédie humaine. Existe-t-il une autorité suprême et un sens du destin plus fort que la volonté de l’individu ? Il s’agit de s’interroger sur le miracle permanent qu’est la vie, et sur la force de l’amour entre humains. Six acteurs (trois femmes et trois hommes) serviront ce livre dont la beauté commande de ne pas s’en tenir qu’à l’histoire mais aussi à faire résonner ce texte comme sublime parole poétique.
Paula Brunet-Sancho y incarnait : La Marquesa de Montemayor, la mère supérieure, l’archevêque et plusieurs autres personnages.

avec : Paula Brunet Sancho, Jerry Di Giacomo, Daniela Labbé-Cabrera, Christian Pélissier, Véronika Varga, Robinson Stévenin

Mise en scène : Irina Brook

Collaboratrice artistique : Nicole Aubry

Scénographie : Nicole Ginefri

Costumes : Sylvie Martin Hyszka

Lumière : Arnaud Jung

Musique : Simon Brook

Durée : 2h00

Production : Théâtre Vidy-Lausane E.T.E, Les Gémeaux/Sceaux/Scène Nationale

2004 : Création au Théâtre de Vidy-Lausane en Suisse et à la Scène Nationale Les Gémeaux à Sceaux.

2004-2005 : Le spectacle s’est joué au Festival d’Automne au Théâtre de Madrid, en tournée dans toute la France, en Suisse, en Belgique et au CDN de Saint-Denis – Ile de la Réunion.